Playlist : Les 20 meilleurs groupes de Toronto, selon Jon Maki de Sonic Boom

Pour certains, Toronto s’apparente à la petite sœur un peu ennuyeuse de New York. Mais Jon Maki ne partage pas cette opinion. Avec la playlist qu’il a compilée pour nous, ce disquaire à Sonic Boom nous prouve que sa ville n’a pas à rougir face aux autres grandes métropoles. Ecoutez sa sélection éclectique pour vous immerger dans la scène musicale de Toronto.


Malgré son statut de quatrième plus grande ville d’Amérique du Nord, Toronto est souvent sous-estimée. C’est une ville particulièrement multiculturelle et l’incapacité ou le manque d’envie d’en sortir dont font preuve ses habitants favorise la créativité et la formation de communautés, nous explique Jon Maki, disquaire à Sonic Boom, la plus grande boutique de disques indé du Canada. Les étés passent en un clin d’œil et les hivers ont tendance à traîner en longueur, « donc les gens s’occupent comme ils peuvent pendant ces longs mois de froid. Et pour beaucoup, cela revient à faire de la musique. Même si les artistes s’influencent mutuellement, il n’existe pas de ‘scène’ à proprement parler à Toronto. Cela permet la création de genres et scènes au sein de différents sous-genres et sous-scènes. Ici, il existe de quoi contenter tout le monde dans les bars, les salles de concerts, les clubs de jazz, les apparts et les sous-sols miteux”.

1. Fake Palms

Jon : Fake Palms est probablement le groupe de pop le plus bruyant de Toronto. Voilà comment ils se présentent : “Les guitares sont abrasives et la batterie et la basse produisent un son intense et distordu, mais au bout du compte nous essayons de produire de la musique que les gens peuvent fredonner”.

2. New Fries

Jon : Ce qui avait débuté comme une expérimentation no wave anticonformiste s’est lentement transformé en une bombe rythmique et l’un des meilleurs groupes de Toronto sur scène.

3. Dilly Dally

Jon : Oui, leurs influences musicales apparaissent nettement dans leurs chansons. Vous pourriez les comparer aux Pixies en plus cool, mais cela ne leur rendrait pas justice. Et puis, au fond, où est le mal dans tout ce que vous aimiez des années 90 ?

4. Grounders

Jon : Une pop onirique baignée de réverbérations et superposée à des arpèges de synthés chancelants et à des riffs de guitare ultra-modernes.

5. Fresh Snow

Jon : S’ils jouent principalement de la musique instrumentale, ne les qualifiez surtout pas pour autant de post-rock.

6. Absolutely Free

Jon : Ils partagent peut-être le même nom que l’album de Zappa mais ils ne sont pas vraiment des “Mothers of Invention”, tempos décalés et technique précise mis à part. Imaginez plutôt un espace galactique et glacial pour vous faire une idée de l’univers d’Absolutely Free.

7. Anamai

Jon : Lorsque des membres d’HSY et Egyptrixx (deux autres groupes/artistes torontois dignes d’être mentionnés) se rencontrent, la folk qui en résulte ressemble à un paysage onirique et aérien.

8. Jennifer Castle

Jon : Des berceuses pour adultes délicatement teintées de vieille tradition folk, le tout servi par des textes modernes et pleins de sagesse. Elle est la chouchou des Torontois et de l’équipe de Sonic Boom Records.

9. Eucalyptus

Jon : Un ensemble de jazz tropical et de calypso composé de membres de la Tranzac Community, le centre névralgique de l’improvisation libre à Toronto.

10. U.S. Girls

Jon : Née aux Etats-Unis mais résidant à Toronto, Meg Remy fait le lien entre Motown et les “girls band” des sixties grâce à un mariage d’electro improvisée, de noise pop et de hip-hop.

11. Zones

Jon : Voltige, échos, gazouillis, guitares vaporeuses, chants aériens et on recommence. Le tout en quantité bien maîtrisée, évidemment.

12. Mimico

Jon : Des lignes de synthé industrielles et sombres et des boîtes à rythmes accompagnent le martèlement des percussions, une guitare planante et une voix avec de la réverb. Délicieux.

13. Carl Didur

Jon : Il soutient qu’il “fait de la pop”.

14. Man Made Hill

Jon : Originaire de Toronto, Man Made Hill porte de multiples casquettes. De même qu’il est impossible de le cerner, il est impossible de négliger quoi que ce soit qu’il produit. Sa musique évolue entre bande originale de film d’horreur, “mutant disco”, new wave, “dumpster funk” et plein d’autres choses qui n’ont pas encore été inventées.

15. Harrison

Jon : DJ et producteur, Harrison revisite les lignes de basse de l’electrofunk de la fin des années 70 et 80 en collaboration avec l’un des secrets hip-hop les mieux gardés de Toronto : Clairmont The Second.

16. Above Top Secret

Jon : Un vrai discours. Du hip-hop de qualité. Une production impeccable et un lyrisme s’attaquant à de réels problèmes de société dans le Canada et le reste du monde. Le groupe combine le même spectre de soul et de hip-hop que Shabazz Palaces et THEEsatisfaction.

17. Keita Juma

Jon : A la fois hip-hop alternatif du Sud et sombre paysage rythmique acoustique, Keita Juma est l’une des étoiles montantes la scène hip-hop de Toronto. Et non, sa musique n’a rien à voir avec Drake.

18. Teenanger

Jon : Avec sa punk ronflante aux influences rock, Teenanger trouverait sa place dans le Détroit des années 70 aux côtés de The Stooges et du MC5, ou des Gories des années 80.

19. VCR

Jon : Du punk. Du vrai. Avertissement : “VCR n’est pas fait pour les hippies ni pour les adultes”.

20. Soupcans

Jon : Soupcans “explore le paysage musical allant des jam-sessions downtempo crades et impénétrables à un punk ultra-rapide. Avec des titres suffisamment corrosifs pour décoler la peinture de vos murs, faire exploser vos fenêtres et bousiller votre tuyauterie”.

Photo : CRUSTINA!

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