Zoom sur le Gqom, le son des townships d’Afrique du Sud

Le Gqom, vous connaissez ? Ce dérivé de la house, né dans les banlieues de Durban en Afrique du Sud, vient de faire l’objet d’un documentaire, Woza Taxi. Plongée dans les rues de Durban, où le Gqom fait danser toute la jeunesse, des taxis aux clubs.


Le nom lui-même semble avoir été créé pour illustrer son attachement aux beats. Signifiant “percussion” en langue zoulou et se prononçant en une seule syllabe en faisant claquer sa langue sur son palais, le terme de Gqom rappelle le “kick” des rythmiques. Né dans les townships de Durban en Afrique du Sud, le Gqom est un dérivé de la house, plus brut, aux beats saccadés et porté par des drones de synthétiseurs et des paroles répétitives sous forme d’onomatopées.    

La house de la rue

Le DJ et musicien romain Nan Kolè et le Sud-Africain Lerato Phiri ont uni leurs efforts pour créer le label Gqom Oh! et faire connaître cette musique au-delà des frontières de l’Afrique du Sud. En collaboration avec la radio romaine Crudo Volta, ils viennent de sortir le documentaire Woza Taxi, du nom des taxis qui diffusent du Gqom tout en conduisant les jeunes de Durban dans les clubs de la ville à South Beach. Le film met en lumière quelques uns de ses DJ et artistes phares, comme Dominowe, DJ Mabheko, Forgotten Soulz, Mafia Boyz ou Formation Boyz.

Créé par des musiciens directement dans leur chambre avec le logiciel de création musicale Fruity Loops, le Gqom est l’electro de la rue, une house DIY abordable, ne nécessitant pas de coûteux passages en studio. “Nous avons créé notre propre genre parce que si tu veux faire de la house, tu dois l’apprendre. Alors qu’avec le Gqom, avec assez de pratique, tu peux le maîtriser parfaitement”, témoigne un des musiciens dans Woza Taxi.

Des townships aux clubs londoniens

Réalisé via des ordinateurs personnels, popularisé par les taxis de la ville qui poussent les titres du moment sur leur soundsystem et diffusé via des groupes sur Facebook et des sites comme http://kasimp3.co.za (qui signifie littéralement “mp3 des townships”), le Gqom s’est affranchi des circuits habituels de l’industrie musicale. Il a imaginé ses propres réseaux de diffusion jusqu’à séduire des DJ en dehors du pays. Prêts à danser sur le Gqom ?

Regardez le documentaire ci-dessous pour vous familiariser avec le Gqom et le bengha, la danse des clubs sud-africains, et écoutez la mixtape sortie par le label Gqom Oh! en accompagnement de ce film.

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