Avec Minimal Belgrade, le photographe serbe Mirko Nahmijas porte un regard original sur sa ville. Érigés au milieu du vingtième siècle, avant la dissolution de la Yougoslavie et l’éclatement de l’URSS, les bâtiments qu’il met en scène sont les témoins d’une autre époque. Mais loin d’être une ode au passé, Minimal Belgrade met en exergue l’aspect futuriste de ces constructions surannées.
Modernisme socialiste, réalisme socialiste, brutalisme… Les termes ne manquent pas pour désigner ce type d’architecture, symbole de l’Empire soviétique, privilégiant la fonctionnalité à l’esthétique et le minimalisme aux fioritures. Les formes géométriques anguleuses paraissent se reproduire à l’infini sur leurs façades. Les imposantes constructions en béton se délestent pourtant de leur fade lourdeur à travers l’objectif de Mirko Nahmijas. Une certaine poésie se dégage de ses clichés où les angles et les arrondis s’entremêlent avec élégance sur un fond de ciel bleu uni.
Un artiste méticuleux
A travers ses photographies, Mirko Nahmijas cherche à montrer la multiplicité des regards que l’on peut porter à un même sujet. De la complexité se cache derrière l’apparent minimalisme de ses clichés, et de nouveaux détails en émergent toutes les fois où notre regard se pose sur eux. Pour le photographe, la recherche du cadrage parfait et de la bonne lumière est indéniablement importante. Mais la beauté des photographies de Minimal Belgrade réside dans sa recherche de l’angle parfait. Cette particularité ressort dans la symétrie troublante qui s’insère dans son œuvre.
Un support original
Les images sont directement infusées dans des plaques légères en aluminium puis recouvertes d’une couche protectrice. Grâce à cette technique, le produit final est infiniment plus durable qu’une photographie classique et peut être accroché au mur comme un tableau. Ce médium promet de faire voyager ces constructions du passé dans le temps pendant encore de nombreuses années.
Photos : Mirko Nahmijas