Yagmur E. Giray habite à Istanbul depuis toujours. Quand elle ne travaille pas comme conceptrice-rédactrice digital, elle s’inspire de la rencontre entre Orient et Occident qui caractérise Istanbul pour écrire des nouvelles utopiques. L’auteur d’Indie Guides Istanbul revient sur l’atmosphère unique de sa ville cosmopolite, ses coins préférés pour se ressourcer et son obsession pour la cuisine de rue.
De quelle manière Istanbul influence ton travail ?
Istanbul se situe vraiment au carrefour entre le monde oriental et le monde occidental, ce qui m’offre une matière créative qui m’inspire pour écrire. Dans la rue, je croise des personnes avec un style de vie très différent qui cohabitent néanmoins étroitement. Cette synthèse entre l’Est et l’Ouest me fait me sentir humaine et en sécurité, je me sens plus à l’aise pour travailler entourée de ces gens.
Parle-nous de ton péché mignon à Istanbul…
Parfois, lorsqu’il fait beau, je me fais une petite balade entre Beyoğlu et le célèbre Grand Bazar dans une zone appelée “la péninsule historique”. J’adorais mes cours d’histoire à l’université, et j’aime me perdre dans Constantinople, donc flâner sur ce chemin est vraiment mon péché mignon.
Raconte-nous une anecdote amusante/inattendue qui t’est arrivée à Istanbul
Culturellement parlant, Istanbul est une ville partagée entre le Moyen-Orient et l’Europe. Et, dans ce chaos, il se passe rarement une journée sans une nouvelle anecdote à raconter. Mais il y en a une qui me fait rire à chaque fois que j’y pense. Un matin, alors que je me rendais au travail, un homme souriant s’est approché de moi, m’a gentiment attrapé le menton et m’a dit que j’avais un visage béni et qu’une vie incroyable m’attendait. Il m’a aussi affirmé que j’ai beaucoup de chance parce que je suis sagittaire (ce qui est bien le cas !). Puis il m’a quittée après m’avoir embrassée sur la joue, me laissant bouche bée.
Qu’est-ce que tu aimes le moins à Istanbul ?
Comme dans le reste de mon pays, je ne me sens pas en sécurité à Istanbul. La guerre frappe à la porte de notre pays et nous souffrons sévèrement de ses conséquences.
A un tout autre niveau, je déteste aussi la circulation et les bouchons ici 😉
Qu’est-ce qui te manquerait le plus si tu quittais Istanbul ?
Je suis née, j’ai été élevée et j’ai passé la plupart de ma vie ici. Mes souvenirs d’enfance se trouvent dans les rues de Beyoğlu, donc c’est ce quartier qui me manquerait le plus je pense.
Quel est ton mets ou ta boisson préférée à Istanbul ?
La cuisine turque se décline à l’infini et je l’aime dans sa totalité. Mais mon obsession du moment est la street-food. On trouve des moules farcies et des bagels turcs presque à chaque coin de rue. En hiver, ma préférence va aux marrons chauds, une cuisine de rue typique ici.
Quel est ton lieu préféré pour t’échapper de la ville ne serait-ce qu’une heure ?
La forêt de Belgrade, proche de la ville, constitue un superbe échappatoire. Parfois, le dimanche, je m’y rends seule pour courir et j’en reviens toujours très détendue. Il existe aussi un grand parc dans le centre d’Istanbul : le Maçka. J’y vais avec mes amis pour me prélasser sur l’herbe. C’est là que je préfère m’échapper pendant les heures de bureau.
Cite un artiste local que tout le monde devrait connaître.
Le graffeur Leo et son énorme et célèbre panda.
D’après toi, quelle chanson transcrit le mieux l’ambiance de Istanbul ?
Pour moi, Pools de Glass Animals est comme une image sonore de la ville. Elle donne la sensation d’être dans une jungle, elle est tordue, et à la fois tellement attachante. Tu as envie d’en sortir mais tu acceptes néanmoins sa pagaille. Un sentiment d’ironie se dégage de la vie dans cette ville tout comme de cette chanson.
Quelle ville est-ce que tu rêves de découvrir ?
J’ai toujours voulu visiter Sydney en Australie. Et bien que je n’en ai pas encore eu l’occasion, c’est quelque chose que je ferai un jour. J’ai envie de découvrir la ville seule, sans information touristique, sans carte et sans l’aide de locaux… Toute seule, à pied.
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