3 documentaires à voir pour découvrir la scène musicale à Tokyo

Tokyo peut être à la fois incroyablement mainstream et singulièrement underground. Alors que des milliers de fans hystériques s’y rassemblent lors de concerts de J-pop à guichets fermés, des milliers de petits clubs accueillent chaque soir des performances intimistes et avant-gardistes. Plongée dans les nuits tokyoïtes avec trois documentaires à voir pour appréhender la scène underground locale.


Live from Tokyo de Lewis Rapkin (2010)


Il y a fort à parier qu’un jour Live From Tokyo sera projeté en cours d’ethnomusicologie. De par la diversité des groupes musicaux et des salles de concerts qu’il met en lumière, ce documentaire du réalisateur new-yorkais Lewis Rapkin fait l’effet d’un instantané de la scène musicale tokyoïte au début du XXIe siècle. « Tellement de choses arrivent à Tokyo. Une fois ici, tout est mélangé. Et ce mix acquiert sa propre identité et définit le style musical de Tokyo », décrit un groupe au début du documentaire. J-pop (Tokyo Pinsalocks), rock (Nisennenmondai, Kuruucrew…), folk (Tenniscoats), musiques expérimentales (Makoto Oshiro, Optrum…) : les musiciens tokyoïtes piochent leur inspiration aux quatre vents… et n’hésitent pas à y injecter une bonne dose d’excentricité et de personnalité. En témoignent quelques lieux chouchous de la scène alternative tokyoïte, à l’image du très fantasque club Muryoku Muzenji ou du disquaire à la programmation pour le moins éclectique Enban. Un documentaire incontournable pour tout amateur du Japon et de musiques indés.

Rock’n Tokyo de Pamela Valente (2006)


Le rock fait partie du patrimoine culturel japonais. A Tokyo, il suffit de voir les danseurs de rockabilly se trémousser dans le parc de Yoyogi le dimanche et la myriade de groupes de rock qui font trembler les murs des clubs de Shinjuku pour s’en convaincre. Rock’n Tokyo suit quatre groupes et musiciens dans leurs appartements désordonnés, en concert ou lors de soirées entre amis. Au casting : Jet Boys et son chanteur excentrique et exhibitionniste ; The 5678s, trio féminin glamour de rockabilly passé à la notoriété grâce à une scène mémorable de Kill Bill de Quentin Tarantino ; Guitar Wolf, groupe garage aux guitares surpuissantes signé sur un gros label ; et Nine, jeune formation pleine d’espoir dans son avenir. Derrière la caméra, Pamela Valente sait se faire oublier. C’est là toute la force de Rock’n Tokyo : capter des moments d’intimité et montrer, sans fard, le quotidien de ces musiciens, symboles de toute une scène.

We Don’t Care About Music Anyway de Cédric Dupire et Gaspard Kuentz (2015)


Oreilles sensibles, s’abstenir… La pop n’a pas voix au chapitre dans le panorama musical dressé par Cédric Dupire et Gaspard Kuentz. Les deux réalisateurs français s’intéressent peu aux mélodies et aux gimmicks et explorent la scène musicale japonaise dans ce qu’elle a de plus en marge, radical et singulier. Vinyles violentés, violoncelle joué à la scie sauteuse : We Don’t Care About Music Anyway met en lumière six musiciens naviguant entre avant-garde et musiques expérimentales, bruit et musique, performance et composition. Intriguant et fascinant.

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