Le superbe musée parisien dédié aux gramophones menacé de fermeture

Le Phono Museum fait partie de ces adresses cachées à Paris qu’on affectionne tout particulièrement… tellement cachées que cette collection de plus de 250 phonographes, gramophones, jukebox et tourne-disques est aujourd’hui en péril. Un appel aux dons a été lancé sur la plateforme de financement participatif Ulule avec pour objectif la récolte des 30 000 euros nécessaires à la sauvegarde du Phono Museum.


En septembre 2014, Jalal Aro, déjà propriétaire de la boutique de gramophones voisine, inaugurait son musée au cœur de Pigalle et son rêve. Avec l’aide des membres de l’association Phonoplanète, ce spécialiste des gramophones, “machines parlantes” et des supports d’enregistrement anciens y a réuni plus de 250 pièces, couvrant les inventions sonores des 140 dernières années. On y retrouve entre autres des exemplaires des premiers phonographes, la poupée parlante qu’Edison avait conçu en 1880, la première machine à avoir joué un disque et… un enregistrement rare du pape Léon XIII. Une collection impressionnante et très instructive, mais aujourd’hui en péril.

Une dette de 50 000 euros

Face à un loyer mensuel de 3000 euros, Jalal Aro s’est lentement mais sûrement enfoncé dans une dette de 50 000 euros. La lettre de mise en demeure récemment reçue de Paris Habitat a fait office de réveil brutal. D’où l’importance d’agir au plus vite pour sauver ce trésor historique. Il reste moins d’une semaine pour soutenir le musée via la plateforme de financement participatif Ulule pour atteindre l’objectif de 30 000 euros. Ces dons devraient permettre à Jalal Aro de rembourser les dettes qui menacent son musée. Il espère également construire une cabine d’enregistrement aux airs de photomaton, similaire au Voice-O-Graph du musicien Jack White dans sa célèbre boutique Third Man Records à Nashville.  

Une collection remarquable

Le Phono Museum, géré par une association de bénévoles, a reçu une aide symbolique des mairies des 9e et du 18e arrondissements mais ne bénéficie pour l’instant d’aucun soutien financier de la ville de Paris. Pourtant, le musée a déjà démontré sa valeur. La Môme d’Olivier Dahan, Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, Minuit à Paris de Woody Allen, Marguerite de Xavier Giannoli : tous ces films ont emprunté des pièces de collection à Jalal Aro pour retranscrire l’atmosphère de l’époque. L’ensemble des machines présentées sont opérationnelles et l’équipe de l’association Phonoplanète se fait toujours un plaisir de les mettre en marche pour les visiteurs. Le fontanophone à double pavillon, autrefois utilisé dans les salles de bal, fait partie des pièces phares du lieu. Une soirée musicale est également organisée tous les premiers dimanches du mois. Autant d’éléments qui font du Phono Museum un lieu unique et vivant, qu’il serait dommage de voir disparaître. Poussez donc la porte du Phono Museum pour découvrir sa singulière collection ou soutenez ces passionnés via leur campagne de financement sur Ulule.

Phono Museum :
53 boulevard de Rochechouart, 75009 Paris
http://phonomuseum.fr/

Pour aider le musée :
http://fr.ulule.com/phonomuseum/

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