Mac DeMarco, Suuns, Patrick Watson, Duchess Says, Suuns, Grimes ou nos chouchous du label Fixture Records (Moss Lime, The Submissives, Jef Barbara, etc.) : depuis l’explosion d’Arcade Fire, Montréal s’affirme plus que jamais comme un vivier d’excellents musiciens. Plongée dans la scène musicale montréalaise avec cinq documentaires. Bonne nouvelle : la plupart sont visibles librement sur Internet !
A City Is An Island (2014)
« Montréal est la deuxième plus grande ville francophone du monde. Dans les années 1990, une communauté artistique DIY a émergé des entrepôts vidés par la désindustrialisation. Des anglophones de toute l’Amérique du Nord ont rejoint cette scène, formant une communauté culturelle discrète qui n’a croisé que rarement le Montréal francophone. Ce film parle de certains d’entre eux. » De la star locale Beaver Sheppard au désormais célèbre Mac DeMarco, en passant par Pat Jordache, Patrick Watson, Gambletron, Colin Stetson, Sean Nicholas Savage, Mozart’s Sister, Aids Wolf, etc., le réalisateur Timothy George Kelly suit quelques unes des figures de la scène locale. Par le biais d’interviews et de mini-concerts improvisés dans la rue, sur un toit, les pieds dans la neige ou en pleine nature, A City Is An Island peint un portrait intime des musiciens anglophones. Il filme également leur terrain de jeu : les lofts DIY Friendship Cove, La Brique (RIP) et Silver Door (RIP), la salle de concerts La Casa del Popolo, le déplacement progressif des musiciens du Mile End vers le nord à Parc-Ex en raison de la gentrification… Une photographie fidèle du bouillonnement de la scène anglophone montréalaise !
From Montréal (2012)
Il n’existe pas une mais deux scènes musicales montréalaises : une francophone et une anglophone. C’est cette réalité que donne à voir le documentaire From Montréal. Certains artistes francophones peuvent vendre sur le seul territoire du Québec plus d’albums que des anglophones sur l’ensemble du Canada. Les francophones bénéficient d’une industrie musicale bien organisée quand les anglophones cultivent une certaine idée du DIY… ce qui ne les empêche pas de se faire un nom à l’international ! Des groupes comme Arcade Fire et Godspeed! You Black Emperor ont ainsi mis Montréal sur la carte des villes les plus créatives du moment. Ils ouvert la voie à toute une génération de musiciens : Karkwa et Malajube en français dans le texte, Besnard Lakes, Braids ou Moon Face côté anglophone.
Montreal Underground (2013)
Parlovr, Red Mass, Crabe, Les Breastfeeders, Le Monde dans le Feu, Jesuslesfilles, Duchess Says… Promesse tenue : Montreal Underground s’immisce dans la scène musicale underground de la ville, loin des paillettes et des têtes d’affiche. Le Montréal de Montreal Underground est celui des petits bars-concerts et des descentes de police dans les “party de loft”. Celui des concerts payés au lance-pierres, des albums difficiles à financer. Le documentaire va à rebrousse-poil du discours ambiant. Quand la presse internationale s’enthousiasme et fait de Montréal “le nouveau Brooklyn”, les groupes interrogés offrent un regard plus critique. Le quotidien d’un artiste indépendant est dur et plein de désillusions. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter le témoignage du duo Crabe : invité à se produire en première partie de l’icône punk Jello Biafra lors d’un live à guichets fermés, le groupe n’a touché que… 100 dollars comme cachet ! Réalisé dans des conditions très DIY avec des bouts de ficelle et un budget quasi inexistant, Montreal Underground souffre certes de quelques maladresses de montage… Il offre en revanche un éclairage et des extraits de performances live d’artistes encore trop peu mis en avant.
Appel à l’anxiété générale (2013)
La célèbre formation de post-rock montréalaise Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra réussira-t-elle à effectuer une tournée avec un enfant en bas âge ? Le documentaire Appel à l’anxiété générale porte un regard très intime sur le quotidien, les doutes et les difficultés de deux musiciens du groupe. La violoniste Jessica Moss et le chanteur et guitariste Efrim Menuck sont devenus jeunes parents peu avant une nouvelle tournée de Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra et décident d’amener le jeune Ezra avec eux. Loin de se limiter à la seule tournée, la réalisatrice Helene Klodawsky suit Jessica et Efrim pendant plusieurs mois. Des doutes de Jessica sur la possibilité d’être à la fois artiste et mère aux interrogations d’Efrim sur son rôle de père, Appel à l’anxiété générale aborde avec beaucoup d’humanité une question sensible et porte un regard différent sur un groupe à la renommée internationale.
Montréal New Wave (2016)
A la fin des années 70, le Québec sort d’une période folk marqué par des groupes comme Harmonium ou Beau Dommage. Une identité musicale portée par un besoin d’affirmation d’une identité québécoise et une tentation souverainiste, stoppée net par la victoire du “non” au référendum de 1980. Une vraie période d’exploration a suivi, propice à l’émergence locale de la new wave. De 1979 à 1986, des groupes et musiciens comme Men Without Hats, Champamg, Monty Cantsin, Heaven Seventeen, Rational Youth, The American Devises, ou La La La Human Steps ont apporté un vent de fraîcheur à la scène montréalaise. A l’image des icônes internationales, comme Talking Heads ou les B52’s, les artistes montréalais abordent la new wave avec un mélange d’ironie et de second degré. Ils mêlent arts visuels et musique, se font performers et investissent les galeries d’art. Plus de trente ans plus tard, leur excentricité vestimentaire et musicale reste aussi jubilatoire que singulière. A voir également pour poursuivre l’exploration de l’histoire musicale montréalaise : Mtl Punk. Réalisé par Erik Cimon, le même documentariste que pour Montréal New Wave, ce film explore la naissance du phénomène punk à Montréal à la fin des années 70.
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