L’auteur d’Indie Guides Ljubljana, Robert Dumendzic, est un voyageur dans l’âme. Il est slovène mais a également habité au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie. Il parle slovène, serbe/croate, italien, espagnol et anglais (et même un peu allemand). Sans surprise, il a décidé de devenir guide touristique. Il est aussi un auditeur averti de musique alternative et underground et un grand fan de culture et d’art urbain et contemporain. A l’occasion de la sortie de notre 20e guide, Indie Guides Ljubljana, il dévoile quelques anecdotes sur sa relation avec sa ville et son amour pour la scène alternative locale.
De quelle manière Ljubljana influence ton travail ?
Je fais partie de la scène underground de Ljubljana depuis mon adolescence. J’ai fréquenté tous les lieux underground de la ville depuis aussi longtemps que je m’en souviens. Quand je sors voir des concerts, ça ressemble à ça:
La situation centrale de Ljubljana, au milieu d’une zone italienne, autrichienne, hongroise et des Balkans (croate, serbe et bosniaque), et le fait que la ville est la capitale du pays font qu’il se passe toujours quelque chose. La scène culturelle alternative est à la fois riche et éclectique. Ljubljana a été une ville active dans le milieu des cultures alternatives depuis les années 70 et le début du mouvement punk.
Tout ceci influence mon travail avant tout en ayant marqué ma façon de penser : l’argent ne fait pas tout. Je n’adhère pas au système capitaliste.
Parle-nous de ton péché mignon à Ljubljana…
Mon péché mignon est le Kranjska klobasa (un type de saucisse) s kislim zeljem (avec de la choucroute) in ajdovimi žganci (du pudding de sarrazin) zabeljeni z ocvirki (et de la couenne rôtie). Inutile de préciser que c’est un plat assez lourd ! C’est un plat traditionnel slovène de montagne mais on trouve plusieurs auberges à Ljubljana qui savent bien le préparer.
Raconte-nous une anecdote amusante/inattendue qui t’est arrivée à Ljubljana…
Un jour, je me suis rendu à un concert à la périphérie de Ljubljana avec des amis. Nous étions nombreux et certains n’étaient pas venus en voiture. Ils avaient donc besoin de trouver quelqu’un pour les ramener à Ljubljana. Nous avions un van et leur avons donc proposé de rentrer avec nous. Sur la route du retour, la police nous a arrêtés. Nous avons expliqué que nous étions à un concert et voulions juste rentrer dans le centre de Ljubljana. L’un d’eux a jeté un coup d’œil au van et nous a demandé de descendre. Quinze personnes aux airs de teufeurs sont sortis d’un van qui ne dispose que de sept places. La police nous a expliqué que la loi nous obligeait à ne pas être plus de sept dans le van et que les autres devaient rester là. Nous avons expliqué à l’officier de police qu’il n’y avait aucun bus de nuit à cette heure-là et que si la moitié d’entre nous devait rester là, cela inquiéterait les voisins et qu’il devrait certainement revenir ! Il était donc partagé entre le fait de nous laisser repartir ou de laisser un groupe de jeunes à l’allure louche au milieu de nulle part. Au final, il nous a laissé repartir et on a ri de cette aventure jusqu’à notre arrivée à Ljubljana.
Qu’est-ce que tu aimes le moins à Ljubljana ?
A Ljubljana, on trouve beaucoup de gens très conservateurs et étroits d’esprit. Je ne les supporte pas. La taille de la ville me pose aussi problème : Ljubljana est une ville bien trop petite pour moi !
Qu’est-ce qui te manquerait le plus si tu devais quitter Ljubljana ?
Mes amis proches qui vivent à l’année dans cette petite ville me manqueraient. Je les connais depuis longtemps et ce sont eux que j’appelle quand quelque chose d’important arrive. Même quand je passe plusieurs mois ou années sans les voir (quand j’ai voyagé ou vécu dans d’autres pays), rien ne change quand je les revois.
Quel est ton mets/ta boisson préféré(e) à Ljubljana ?
Mon plat préféré est le Čevapčiči (un plat bosniaque fait à partir de veau grillé et de viande d’agneau émincée), servi à Das ist Walter. La viande est servie avec du pain et des oignons. Je commande habituellement un Fiver (une portion de cinq morceaux), ou un Tenner (dix morceaux) quand je meurs de faim. Voilà un autre exemple de nourriture bien lourde et nourrissante, plein de calories… mais après tout, je fais 1,90 mètres et pèse plus de 90 kilos ! ☺
Quel est ton lieu préféré pour t’échapper de la ville ne serait-ce qu’une heure ?
Šmarna gora (gora signifie montagne) est une colline qui culmine à 669 mètres. Dès que je veux m’échapper de la frénésie de la ville, la balade d’une demi-heure qui mène au sommet de Šmarna gora est toujours une bonne idée. Il y a un nombre incalculable de chemins escarpés pour s’y rendre. Une fois arrivé, j’y bois toujours un coup en profitant de l’une des plus belles vues de Ljubljana. C’est encore mieux si j’ai l’occasion de faire cette balade avec un ami. Je suis quelqu’un de sociable et je préfère être (bien) accompagné.
Cite un artiste local que tout le monde devrait connaître
Kolja Saksida est un réalisateur et producteur de courts films d’animation. Le plus célèbre est une série de courts films en stop-motion autour d’un personnage, Koyaa. Cette série a décroché un certain nombre de prix, dont le prix spécial du jury à l’Alternative Film Festival et le prix du public au festival Animateka.
D’après toi, quelle chanson transmet le mieux l’atmosphère de Ljubljana ?
“Lublana je bulana” de Pankrti, un morceau sorti en 1978. La traduction littérale est “Ljubljana est dingue”. Cette chanson a plus de 40 ans et a été composée par le groupe punk le plus célèbre de Ljubljana, Pankrti. Vous pourriez croire que le morceau est complètement dépassé aujourd’hui mais Ljubljana est toujours aussi dingue !
Quelle ville rêves-tu de découvrir ?
Tokyo. C’est une autre planète. J’aimerais aller à un endroit où je ne comprends pas la langue et où je suis incapable de lire ou écrire quoi que ce soit d’utile. Sans parler du gouffre qu’il y a entre la culture et la société japonaises et nous.
Découvrez Ljubljana avec notre city guide Indie Guides Ljubljana, dédié aux adresses culturelles et alternatives de la ville.