A Rome, la police fait fermer la salle de concerts DalVerme

Nous vous avions déjà parlé de DalVerme dans Indie Guides Rome. Salle de concerts, bar et centre culturel à la fois, ce lieu a tout pour nous plaire. Mais la police de Rome ne partage pas cet avis. Le lieu a été accusé vendredi dernier de constituer une menace pour l’ordre public, passible de fermeture immédiate.


A un mois des élections municipales de Rome, la ville se transforme en un Far West social, culturel et juridique. DalVerme en a fait les frais vendredi dernier, lorsque le chef de la police de Rome a ordonné la suspension de toute activité de l’association. Une volonté selon lui de protéger la ville contre les “rassemblements de délinquants” entraînés par les activités de DalVerme.

Un lieu culturel légal

Avec 100 concerts par an, il paraît pourtant évident que durant ses sept années d’activité DalVerme a bien plus contribué à promouvoir la culture que le crime à Rome. Malgré des visites régulières de la part de la police ces derniers temps, les gérants de DalVerme affirment avoir toujours tout fait pour rester dans la légalité. A titre d’exemple, environ 30 000 euros ont été investis dans la mise en place d’une salle de concert insonorisée.

Un rayonnement local et international

Par le passé, le lieu entretenait pourtant de bonnes relations avec les autorités locales. DalVerme se targue de plusieurs collaborations avec la municipalité, qui a notamment financé les deux éditions du Pigneto Spazio Aperto Festival of Independant Culture. L’établissement participait également activement à la promotion de la culture locale et contribuait à attirer des artistes internationaux d’envergure à Rome. Lori Glodston, le violoncelliste de Nirvana, Peter Brötzmann, une des figures les plus importantes du freejazz européen, ou encore Massimo Pupillo de Zu, un groupe de musique expérimentale originaire de Rome, ont tous joué à DalVerme.

Nombreux soutiens

Pour combattre ce silence, une manifestation spontanée était organisée hier, afin de pousser la municipalité à rencontrer une délégation de membres de l’association. DalVerme, populaire à Rome comme à l’international, a déjà reçu beaucoup de soutien. Le label indépendant Tolose LaTrack lui a ainsi proposé de créer une compilation de groupes romains liés à DalVerme et de lui reverser les bénéfices des ventes. D’autres lieux emblématiques de la scène alternative romaine, comme Fanfulla ou Trenta Formiche, ont proposé de mettre en place des actions de soutien. En parallèle à ces efforts, un appel aux dons a été lancé sur la page Facebook de DalVerme. Il est également possible de soutenir le lieu en envoyant un email aux autorités pour demander sa réouverture immédiate.

Malgré la dureté des accusations auxquelles il doit faire face, DalVerme ne s’avoue pas vaincu. En témoigne une phrase en conclusion du post Facebook expliquant sa situation : « Ceux qui lisent ce texte comme on lit une notice nécrologique se trompent : ce n’est que le début d’un nouveau conflit. »

Photo : DalVerme