A Edmonton, les distributeurs de cigarettes vendent aussi des fanzines

Les fanzines portent la philosophie du DIY, où esprit de débrouille, créativité et originalité règnent en maîtres. Une philosophie que la Canadienne Beverley Theresa porte haut avec 780 Distro. Ce projet vise à installer dans la ville des distributeurs de cigarettes et de snacks recyclés en machines à fanzines et autres objets culturels (pins, stickers, cassettes…). Rencontre.


Beverley Theresa s’est engagée dans 780 Distro un peu par hasard. Ses créateurs l’ont d’abord contactée pour lui proposer de vendre ses fanzines dans leurs machines. A cette occasion, ils lui ont fait comprendre qu’ils étaient trop sollicités par d’autres activités pour s’occuper des distributeurs comme ils le voudraient. Séduite par le projet, Beverley Theresa a eu peur de les voir s’éteindre prématurément et s’est ainsi portée volontaire pour prendre en charge les 780 Distro, au début de cette année. Elle partage avec nous son expérience et sa vision de la scène dédiée aux fanzines dans sa ville.  

Les créateurs de fanzines sont-ils nombreux à Edmonton ?

Je pense que le mouvement s’est vraiment étendu ces dernières années. Lorsque j’étais plus jeune je faisais partie de la scène punk et, à cette époque, les seuls créateurs de fanzines que je connaissais étaient des punks. Mais, par exemple, au mois de juin, un workshop autour de leur création et des distributeurs similaires à 780 Distro a été organisé à Harcourt House, un centre d’artistes dans la ville. Ce lieu a aussi hébergé une bibliothèque dédiée aux fanzines durant le mois d’août, ce qui est super !

La ville compte-t-elle de nombreux événements dédiés aux fanzines ?

Elle accueille une foire aux fanzines deux fois par an, l’Edmonton Zine Fair, organisée par Clean Up Your Act Productions. Et nous avons une autre foire aux fanzines appelée Hardcopy, organisée une fois par an.

Existe-t-il une communauté autour des fanzines ?

La plupart des fanzines que j’ai pu voir récemment ne sont pas faits à la main, et je ne me sens pas vraiment connectée avec ce monde-là. C’est juste une préférence personnelle, mais je ne me sens pas attirée par les “fanzines” dont les reliures sont produites par des professionnels. Une scène de créateurs de ce type de fanzines existe bien, mais on ne trouve pas vraiment de communauté liée aux fanzines produits à l’ancienne.

Peux-tu citer des fanzines produits à Edmonton ?

Oh gosh, Quarter Life, Your Pet, 35mm, The History of Punk

De quoi parle Quarter Life, le fanzine que tu réalises en ce moment ?

Pour l’instant je travaille dessus à chaque fois que je veux déballer ce que j’ai sur le cœur. C’est un fanzine sur ma vie (passionnant, hein ?) et sur mes expériences. J’aime plaisanter en disant qu’il est en fait centré autour de mon vagin car deux numéros parlent de stérilet et de mes aventures lorsque je m’en suis fait poser puis enlever un.

Est-ce que tu prévois d’installer d’autres machines dans la ville ?

Il existe une machine itinérante. Elle se trouve pour l’instant à Harcourt House avec leur bibliothèque dédiée aux fanzines. Mais je ne sais pas où elle atterrira après cela. Je ne dispose pas de moyens suffisants pour donner quoi que ce soit en retour aux lieux qui acceptent d’héberger mes machines et de les rendre accessibles au public. Alors je suis à la recherche de personnes souhaitant vraiment appuyer le mouvement DIY en accueillant un 780 Distro gratuitement dans leur établissement.

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